Relation entre la concurrence et l’innovation

Une étude menée dans les années 1990, met en évidence « une corrélation positive entre la présence de concurrents sur un secteur d’activité et l’évolution positive de la croissance et d’activité innovante ». La concurrence est une « force qui pousse à innover ». (Aghion & Howitt, 1992)

Pour préserver sa place de leader sur un marché, lorsqu’une entreprise concurrente innove ou qu’une nouvelle entreprise entre sur ce marché, le leader sera poussé à innover. Soit pour améliorer les produits et services qu’il propose soit pour réduire les coûts et donc les prix de ses produits et services.

Pour (Aghion, Antonin, & Bunel, 2020), il existe deux catégories d’entreprises en activité :

• Celles, « proches de la frontière technologique, qui maîtrise parfaitement sa technologie au point de livrer une production à un niveau maximum connu sur le secteur : Les leaders » ;

• Celles qui « produisent en dessous du niveau maximum connu sur le secteur : Les suiveuses. »

Dans un contexte de marché stable sans entrée de nouveaux concurrents, les leaders vont réaliser des profits avant d’innover et les suiveurs vont innover pour rattraper la frontière technologique en copiant le leader. Dans un contexte où une nouvelle concurrence intègre le marché, les leaders vont être incités à innover pour rester leader et les entreprises suiveuses pourront être découragées.

« Les multinationales forcent les entreprises domestiques à améliorer leur productivité, les salaires et les dépenses consacrées à la Recherche & Développement (R&D). Cette marche forcée est nécessaire afin de rester compétitif, d’innover et d’importer de nouvelles pratiques et de préserver et développer les parts de marché. » (The centre for economique performance, 2014)

Quelles sont les stratégies défensives et offensives des leaders pour parvenir à innover tout en conservant une avance importante face aux suiveurs ?

Une des stratégies consiste à investir dans la protection des droits de propriété industrielles en déposant de nombreux brevets (stratégie offensive) mais également en achetant les brevets de la technologie maîtrisée afin de priver les concurrents de l’utilisation de ces innovations.

Cette stratégie permet aux leaders de décourager les entreprises suiveuses car elle renforce leur position et leur avantage technologique. Elle a également pour conséquence de décourager les créations de nouvelles entreprises et donc l’arrivée de nouveaux concurrents.

Les entreprises leaders maîtrisant les technologies de l’information et des communications (TIC) : les entreprises « superstars », provoquent à court terme de la croissance car elles contrôlent un grand nombre de lignes de produits. Sur le long terme, les entreprises concurrentes et suiveuses, découragées ne seront plus incitées à innover et à croître.

Pour réguler la concurrence et empêcher la monopolisation par les « superstars » de certaines activités, les États s’impliquent. Ils cherchent à réguler la politique de concurrence par des politiques « antitrust ».

Aux États Unis cette politique « antitrust » s’appuie sur la définition de « marché pertinent » et de « part de marché » pour empêcher des fusions qui entraineraient des situations de monopole. Mais ces politiques anti-trust ne tiennent pas compte du facteur « risques de découragement » des entreprises du même secteur et des potentielles nouvelles entreprises.

Dans l’ouvrage « Le pouvoir de la destruction créatrice », les auteurs indiquent qu’il est nécessaire que l’analyse coûts et bénéfices d’une acquisition intègre « les effets anticipés de celle-ci sur l’innovation et la création de futur marché » (Aghion, Antonin, & Bunel, 2020)

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La concurrence internationale augmente le processus de croissance et le processus d’innovation : le rythme des innovations et le transfert de plus en plus rapide de ces innovations en technologie industrialisée fait de l’innovation un enjeu important pour les entreprises technologiques de taille humaine.

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Sources utilisées:

· Aghion, P., Antonin, C., & Bunel, S. (2020). Le pouvoir de la destruction créatrice. Mayenne: Odile Jacob.

· The centre for economique performance. (2014). ETUDE SUR LE MANAGEMENT. LSE.

· Aghion, P., & Howitt, P. (1992). A Model of Growth Through Creative Destruction. Econometrica.

· Aghion, P., Antonin, C., & Bunel, S. (2020). Le pouvoir de la destruction créatrice. Mayenne: Odile Jacob.